Mauvaise nuit dans un motel minable. Je quitte Shenzhen sans regret. Telle une adolescente qui aurait crût trop rapidement, cette ville me semble difforme et sans attrait. Elle porte la lourdeur et le chaos malsain des cités frontières.
Mon arrivée sur Hong-Kong la Magnifique n’en est que plus remarquable : paysage de montagnes, verdure luxuriante, floraisons éternelles. Le train de banlieue fend l’oasis et fonce sur la péninsule qui pointe la cité insulaire. Prochain arrêt : Mong-Ko
k. Ami de ma sœur et résident de l’île, David m’y attend patiemment, le plâtre au bras et la canne à la main. D’origine Française, il a élu domicile en l’ancienne colonie Britannique. Il y partage son quotidien avec Kate, charmante compagne native du lieu.
Mon guide m’initie rapidement aux us et coutumes locales et nous commençons par une visite du quartier. La densité me presse et me confond dans l’activité fébrile de Hong Kong au quotidien. Plus habitué à deviner et à ressentir les lieux visités, je constate rapidement ma chance de pouvoir profiter des balades éclairées de mon guide : histoire, coutumes locales, langage, anecdotes; l’expérience est totale et le touriste ravit.
Visite des quartiers chauds de la pointe péninsulaire en chasse de la chambre où je passerai ma première nuit. Course folle dans Chung King Mansion, énorme complexe d’habitation glauque et délabré où s’entassent les voyageurs fauchés et les putes paumées. Étrange mélange ethnique à prédominance indienne. Souvenirs de Belize…
Mon choix tombe finalement sur le très chic Kyoto Guest House tenu par la sympathique Mme Kam. Peu convaincu de la salubrité des lieux, je suis néanmoins soulagé de poser ce sac qui me tire vers le sol.
Climat impeccable pour ma visite de ce petit paradis urbain. Hong Kong offre un bel équilibre entre ville et nature. Montagnes et bosquets ayants restreint l’étalement urbain, la cité a crût en densité et s’étale sur la mer. Les
kilomètres de montagnes et les mètres de plage sont accessibles par un réseau de transport en commun redoutable d’efficacité. Lorsque la mégapole menace de vous engloutir, la nature tout près vous tend les bras.
Une balade sur le dos du dragon(Dragon’s back trail) et un repas sur la plage de Shek-O me font comprendre tout l’attrait de ce lieu magnifique, carrefour Asiatique à l’accent Britannique.
Je savoure les Dim-Sum du dimanche en compagnie de mes hôtes, tradition locale et plaisirs de la table. Quelques balades en solitaire me font découvrir le cœur de la ville sur l’eau. Je déambule stupéfait dans la multitude joyeuse des aides ménagères Philippines. Rassemblées en ce jour de congé hebdomadaire, elles occupent le centre de la cité, comme pour rappeler qu’elles sont sans foyer et sans famille.
Une visite au Pic qui surplombe la ville illuminée. Vue imprenable sur cette cité de lumière qui bouffe les
kilowatts sans répit. Une dernière nuit chez David et Kate qui m’héberge généreusement. Amitié naissante et retour espéré.
Je repars vers Shanghai et le froid. Quelques jours encore avant le saut trans-océanique du retour…
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